* A.
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[En français ci-après]In France, home deliveries is still considered as unusual. However, a lot of women or couples want to give birth at home. Because of that, 8 birth homes has been opened since 2013. Those places provide support for women without hospitalisation, with employees or liberals midwifes.
Home delivery is accepted in France but nothing is simple. The midwife’s who want to follow home deliveries have to pay for a very expensive insurance, which no one can afford it. Because of that, there is only few persons who become home delivery midwife. They are only 80 in France (men and women), and 2 in Lyon. Yet, everyone can reject any medical assistance in French law. And that is exactly what those women are looking for. Giving birth as natural as possible.
To avoid every risks, this couple booked a room in a maternity with a natural childbirth room which includes bathtub or possibility to change positions anytime for exemple. The coast of a nature’s plan birth in a public hospital is around 700€.
Tells me that her nature’s birth choice was obvious since the beginning. She wanted to be in a trustful place and wanted to avoid any obstetric violences. For those reasons, the couple were followed by a midwife during the pregnancy period. But, the midwife never came the D day. She was out of town, too far away to come back for the birth. And no one to help them at home. They had to go to the hospital.
Myo was born at the hospital, without any medical assistance, after 20 hours contractions.En France les accouchements accompagnés à domicile (AAD) restent des pratiques considérées comme marginale. Ce n’est pourtant pas la demande qui manque. Suite à une forte envie de la population d’accéder à un cadre alternatif pour accoucher, 8 maisons de naissance se sont ouvertes depuis 2013. Ces structures organisent la prise en charge des parturientes sans hospitalisation, accompagné de sages-femmes, libérales ou salariées.
L’accouchement à la maison est accepté en France mais tout est fait pour dissuader les femmes désireuses d’y accéder. Les sages-femmes accompagnant les AAD doivent s’acquitter d’une assurance extrêmement onéreuse pour pouvoir pratiquer à domicile en toutes légalité, chose qu’elles ne peuvent en aucun cas se permettre avec leur salaire. Ils-elles sont donc rares à pratiquer sans cette assurance, 80 au total en France. À Lyon elles ne sont que deux.
Néanmoins les patient·e·s français·es ont le droit de refuser un soin qui leur sont proposé. C’est cette absence de médicalisation que choisissent ces femmes pour donner vie tout en s’assurant une sécurité.
Pour assurer tous risques éventuels, tout en ayant choisi d’accoucher au domicile familiale, ce couple prévoient une place dans une maternité possédant une salle physiologique. Ces salles d’accouchement ont été spécialement conçues pour les personnes souhaitant accoucher dans des conditions plus naturelles, avec une moindre médicalisation, et en ayant accès à du matériel tels que les baignoires ou encore des suspensions, pour permettre à la parturiente de choisir les positions dans lesquelles elle se sent le mieux. La location de ces salles s’élèvent à 700€ dans les établissements publics.
A. m’explique que le choix de l’AAD était un appel profond, une évidence. Accoucher le plus naturellement possible, dans son cocon familiale. Et la volonté de ne pas subir de violence obstétricale entre aussi en jeu.
Pour cet accouchement préparé depuis le début de la grossesse, la sage femme à eu un empêchement. Elle n’est jamais venue et n’avait aucun-e remplaçant-e.
Le couple à dû partir en urgence à la maternité, ne se sentant pas d’assurer l’accouchement eux même pour ce premier bébé. Ils ont eu accès à la salle physiologique demandé et à un personnel à l’écoute de leurs demande. Même si après vingt heures de contractions et de dur labeur l’option de la péridurale est reprise en considération, A. à finalement accouché sans aucune médicalisation.
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Jeudi 6 aout
9:00. Première crampe. Premières interrogations.
9:16. Ils appellent la sage femme, mais elle est partie de Lyon, ne pensait pas revenir avant dimanche. D’après elle, ce n’est qu’une fausse alerte.
10:48. Préparation du sac de maternité en cas de problème.
13:30. Des amis de longue date passent les voir pour manger une glace ensemble et parler musique et thermomix.
15:30. Nouvel appel de la sage femme qui affirme toujours que « ce n’est pas ça »
Elle pense pouvoir revenir le lendemain si besoin.
16:02. Installation du lit pour l’accouchement. Il faut penser à protéger le matelas en ajoutant des couches de draps.
18:30. Toujours les mêmes crampes. La sage-femme n’est toujours pas inquiète et dit à la maman qu’ils peuvent se recontacter le lendemain matin pour se tenir au courant.
20:00. Accentuation de la douleur, rapprochement des contractions. Ils essayent de joindre la sage-femme qui ne répond plus.
21:00. La sage femme décroche enfin et annonce qu’elle pourrait éventuellement arriver à 2h du matin. Ils se disent que les contractions étant encore irrégulières et tolérables, ils peuvent l’attendre.
Ils se posent aussi la question de l’accouchement seul ou de la maternité si le cas devait se présenter. Par prudence il vérifie le chemin pour s’y rendre.
21:30. Les contractions se régularisent et s’intensifient.
22:30. La sage femme annonce qu’elle ne viendra finalement pas. Ils prennent la décision de partir à la maternité ne se sentant pas capable d’accoucher seuls pour ce premier bébé. « Combien de vies faudrait-il pour se remettre d’un mauvais choix qui engendrerait la mise en danger du bébé ? »
22:40. Dans la voiture l’inconfort se fait sentir et l’adrénaline monte peu à peu. Elle chante « il en faut peu pour être heureux » entre deux contractions, il grille tous les feux rouges. Elle lui demande de rester calme, il n’est pas calme.
22:50. Arrivé à la maternité
23:00. 7cm de dilatation, le travail avait bel et bien commencé, et la sage femme n’est jamais venu. Elle n’avait pas non plus de remplaçant-e pour assurer son imprévus.
9 mois de préparations à l’accouchement à domicile pour que tout repose sur une seule personne.
Ils ont néanmoins accès à la salle physiologique qu’ils ont exigés en arrivant. Les sages femmes de l’hôpital sont à l’écoute de la futur maman qui dicte tout. C’est elle qui tient les reines.
Le travail continuera encore durant de longues heures. Elle naîtra à 3h du matin le vendredi 8 aout, en très bonne santé. Sa maman et elle sortiront de l’hôpital le lendemain après midi.
Dimanche 10 aout
10:00. La sage-femme fait une visite à la famille pour peser le bébé et faire sa prise de sang. Elle assure le suivi du nourrisson même si elle n’a pas pu être là pour sa naissance.
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[En français ci-après]In France, home deliveries is still considered as unusual. However, a lot of women or couples want to give birth at home. Because of that, 8 birth homes has been opened since 2013. Those places provide support for women without hospitalisation, with employees or liberals midwifes.
Home delivery is accepted in France but nothing is simple. The midwife’s who want to follow home deliveries have to pay for a very expensive insurance, which no one can afford it. Because of that, there is only few persons who become home delivery midwife. They are only 80 in France (men and women), and 2 in Lyon. Yet, everyone can reject any medical assistance in French law. And that is exactly what those women are looking for. Giving birth as natural as possible.
To avoid every risks, this couple booked a room in a maternity with a natural childbirth room which includes bathtub or possibility to change positions anytime for exemple. The coast of a nature’s plan birth in a public hospital is around 700€.
Tells me that her nature’s birth choice was obvious since the beginning. She wanted to be in a trustful place and wanted to avoid any obstetric violences. For those reasons, the couple were followed by a midwife during the pregnancy period. But, the midwife never came the D day. She was out of town, too far away to come back for the birth. And no one to help them at home. They had to go to the hospital.
Myo was born at the hospital, without any medical assistance, after 20 hours contractions.En France les accouchements accompagnés à domicile (AAD) restent des pratiques considérées comme marginale. Ce n’est pourtant pas la demande qui manque. Suite à une forte envie de la population d’accéder à un cadre alternatif pour accoucher, 8 maisons de naissance se sont ouvertes depuis 2013. Ces structures organisent la prise en charge des parturientes sans hospitalisation, accompagné de sages-femmes, libérales ou salariées.
L’accouchement à la maison est accepté en France mais tout est fait pour dissuader les femmes désireuses d’y accéder. Les sages-femmes accompagnant les AAD doivent s’acquitter d’une assurance extrêmement onéreuse pour pouvoir pratiquer à domicile en toutes légalité, chose qu’elles ne peuvent en aucun cas se permettre avec leur salaire. Ils-elles sont donc rares à pratiquer sans cette assurance, 80 au total en France. À Lyon elles ne sont que deux.
Néanmoins les patient·e·s français·es ont le droit de refuser un soin qui leur sont proposé. C’est cette absence de médicalisation que choisissent ces femmes pour donner vie tout en s’assurant une sécurité.
Pour assurer tous risques éventuels, tout en ayant choisi d’accoucher au domicile familiale, ce couple prévoient une place dans une maternité possédant une salle physiologique. Ces salles d’accouchement ont été spécialement conçues pour les personnes souhaitant accoucher dans des conditions plus naturelles, avec une moindre médicalisation, et en ayant accès à du matériel tels que les baignoires ou encore des suspensions, pour permettre à la parturiente de choisir les positions dans lesquelles elle se sent le mieux. La location de ces salles s’élèvent à 700€ dans les établissements publics.
A. m’explique que le choix de l’AAD était un appel profond, une évidence. Accoucher le plus naturellement possible, dans son cocon familiale. Et la volonté de ne pas subir de violence obstétricale entre aussi en jeu.
Pour cet accouchement préparé depuis le début de la grossesse, la sage femme à eu un empêchement. Elle n’est jamais venue et n’avait aucun-e remplaçant-e.
Le couple à dû partir en urgence à la maternité, ne se sentant pas d’assurer l’accouchement eux même pour ce premier bébé. Ils ont eu accès à la salle physiologique demandé et à un personnel à l’écoute de leurs demande. Même si après vingt heures de contractions et de dur labeur l’option de la péridurale est reprise en considération, A. à finalement accouché sans aucune médicalisation.
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Jeudi 6 aout
9:00. Première crampe. Premières interrogations.
9:16. Ils appellent la sage femme, mais elle est partie de Lyon, ne pensait pas revenir avant dimanche. D’après elle, ce n’est qu’une fausse alerte.
10:48. Préparation du sac de maternité en cas de problème.
13:30. Des amis de longue date passent les voir pour manger une glace ensemble et parler musique et thermomix.
15:30. Nouvel appel de la sage femme qui affirme toujours que « ce n’est pas ça »
Elle pense pouvoir revenir le lendemain si besoin.
16:02. Installation du lit pour l’accouchement. Il faut penser à protéger le matelas en ajoutant des couches de draps.
18:30. Toujours les mêmes crampes. La sage-femme n’est toujours pas inquiète et dit à la maman qu’ils peuvent se recontacter le lendemain matin pour se tenir au courant.
20:00. Accentuation de la douleur, rapprochement des contractions. Ils essayent de joindre la sage-femme qui ne répond plus.
21:00. La sage femme décroche enfin et annonce qu’elle pourrait éventuellement arriver à 2h du matin. Ils se disent que les contractions étant encore irrégulières et tolérables, ils peuvent l’attendre.
Ils se posent aussi la question de l’accouchement seul ou de la maternité si le cas devait se présenter. Par prudence il vérifie le chemin pour s’y rendre.
21:30. Les contractions se régularisent et s’intensifient.
22:30. La sage femme annonce qu’elle ne viendra finalement pas. Ils prennent la décision de partir à la maternité ne se sentant pas capable d’accoucher seuls pour ce premier bébé. « Combien de vies faudrait-il pour se remettre d’un mauvais choix qui engendrerait la mise en danger du bébé ? »
22:40. Dans la voiture l’inconfort se fait sentir et l’adrénaline monte peu à peu. Elle chante « il en faut peu pour être heureux » entre deux contractions, il grille tous les feux rouges. Elle lui demande de rester calme, il n’est pas calme.
22:50. Arrivé à la maternité
23:00. 7cm de dilatation, le travail avait bel et bien commencé, et la sage femme n’est jamais venu. Elle n’avait pas non plus de remplaçant-e pour assurer son imprévus.
9 mois de préparations à l’accouchement à domicile pour que tout repose sur une seule personne.
Ils ont néanmoins accès à la salle physiologique qu’ils ont exigés en arrivant. Les sages femmes de l’hôpital sont à l’écoute de la futur maman qui dicte tout. C’est elle qui tient les reines.
Le travail continuera encore durant de longues heures. Elle naîtra à 3h du matin le vendredi 8 aout, en très bonne santé. Sa maman et elle sortiront de l’hôpital le lendemain après midi.
Dimanche 10 aout
10:00. La sage-femme fait une visite à la famille pour peser le bébé et faire sa prise de sang. Elle assure le suivi du nourrisson même si elle n’a pas pu être là pour sa naissance.